« On veut sortir par la grande porte »
«La rencontre de mardi contre l'Egypte (0-0) était le match de la mort pour nous. On a donné tout ce qu'on pouvait. En vain. Nous nous devions de gagner. Sur le strict plan du résultat, nous ne sommes pas déçus de partager le score avec le pays organisateur. On a juste encore plus de regrets par rapport au premier match. Si on avait fait match nul contre les Ivoiriens, on aurait encore les cartes en main. Là, on va sûrement passer à la trappe. On ne se fait pas d'illusions. Je ne vois pas comment la Côte-d'Ivoire, déjà qualifiée pour les quarts, peut battre les Egyptiens. Samedi, ils vont sûrement faire tourner leur effectif.
Mardi, en première mi-temps, je me suis ouvert le crâne en sautant pour faire une tête, et après le repos, j'ai pris un gros coup de boule. Là, j'étais comme un boxeur. Pendant un quart d'heure, je n'y voyais plus rien. J'avais un voile devant les yeux, je ne pouvais plus continuer. Depuis, je me suis rasé le crâne pour les points de suture. J'ai encore mal à la tête, mais ça va mieux.
Le match contre la Libye promet d'être bizarre. D'un côté, on n'y croit pas trop, et en même temps, on n'a pas le droit de lâcher. On ne sait jamais... On va essayer de se faire plaisir, de montrer un beau visage et de sortir par la grande porte. Que tous les observateurs se disent qu'on méritait mieux... Si on est éliminé, cela va nous faire bizarre. La compétition aura été très courte par rapport à la dernière où nous étions allés en finale.
Désormais, notre sort n'est plus entre nos pieds. Dans l'équipe, il n'y a pas de problèmes entre les joueurs locaux et les «expatriés». Le seul hiatus, c'est peut-être qu'on a moins d'affinités par rapport aux différences culturelles. On a grandi en France, on a une autre mentalité, mais la cohabitation se passe bien. J'ai connu pire il y a quelques années. Les joueurs issus de l'immigration étaient isolés dans le groupe.
Je dispute ma deuxième CAN. Gamin, je rêvais de jouer pour les Lions de l'Atlas. Je me souviens de la Coupe d'Afrique 1988 au Maroc. Avec mon père, je suivais tous les matchs à la radio nous n'avions pas assez d'argent pour avoir la parabole et dans les journaux.»
Propos recueillis par Rico RIZZITELLI
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