M'hamed Fakhir a mis fin au suspense et dévoilé la liste des joueurs retenus pour la CAN. Personne n'aimerait être à sa place car ça devrait faire naturellement des déçus parmi les refoulés. Lui, en est plus que conscient. Il l'a fait savoir lors de la conférence de presse tenue après le match amical contre le Congo Démocratique, lundi dernier à Rabat (3-0). Il a dit en savoir quelque chose, pour l'avoir vécu quand il était encore joueur.
Tout milite en faveur de Fakhir qui eut le courage d'accepter la gageure quitte à payer le tribut de l'improvisation d'une fédération clanique, balkanisée. Fakhir n'a pas tenu rigueur, et a oublié qu'on lui avait préféré le Français Philippe Troussier pour succéder à Baddou Zaki.
Il a poussé sa témérité jusqu'à accepter de coacher concomitamment la sélection et l'équipe des FAR. Toutes les deux ont des ambitions sur le plan international. Aura-t-il le temps matériel ? Le choix de la liste a été fait dans la douleur mais a laissé néanmoins la porte entrouverte pour un flux et reflux éventuels. Dans la liste retenue, personne ne pourra se considérer titulaire à part entière, prévint-il. Le choix ne sera définitif qu'à l'issue du match amical contre l'Angola, prévu à Marrakech le 17 courant.
Sur quels critères le coach national s'est-il basé pour arrêter sa liste dans la nuit du 9 janvier ? Ils sont nombreux mais le plus important serait l'efficacité, peut-on déduire de ses propos.
Ceux qui y ont failli ce soir-là, ont été écartés. Boukhari en fait les frais tout comme Amzine, pour ne parler que des expatriés. Secondo, certains joueurs, comme Zaïri, ont par contre montré de bonnes dispositions, ce qui a contraint le coach à éliminer les prétendants comme Alloudi. Seulement se pose la question de savoir s'il est réaliste de porter un jugement sentencier sur les joueurs en l'espace d'un match. Non bien évidemment, Fakhir le reconnaît. Il déclare avoir fait son choix en toute âme et conscience, sans préjugés aucuns. Il dit qu'il pourrait se tromper. Ce qui reste sûr est qu'il gardera l'ossature. Il révéla des noms expérimentés comme Jermouni, Talal Karkouri, Naybet qui auront la tâche, dit-il, de motiver les jeunes.
Qu'importe, l'essentiel est que le premier test a été concluant et lève le doute après une longue période d'incertitude. Et c'est en partie grâce à Fakhir. Celui-ci s'est voulu logique avec lui-même et avec les autres, en réfutant la démarche sinueuse adoptée par Troussier qui a cru bon revenir à la case départ pour la prospection, comme si la CAN aura lieu dans une année.
Le prétendu magicien a fini par casser sa baguette avant de mordre la main de ceux qui l'engraissaient sans compter et écoper en fin de parcours d'un carton rouge. Pragmatique, Fakhir a commencé par le commencement et compte terminer son ouvrage par une conclusion. Et c'est là tout le professionnalisme qui distingue un entraîneur du terroir qui mit à nu le tort d'une fédération reniant le cadre marocain malgré l'exemple éloquent donné par un certain Baddou Zaki. Avec un peu de chance, ce dernier aurait réalisé le meilleur parcours jamais réussi par un entraîneur de la sélection nationale.
Fakhir confia humblement qu'il a contacté Zaki pour avoir d'amples informations sur nos internationaux. Il a décidé de faire des héros de la CAN tunisienne le sol de son team. La démarche est tellement d'un grand réalisme qu'il ne pourrait que bénéficier de l'approbation des connaisseurs. La belle prestation des Lions face à la RDC conforte leur conviction.
Le keeper national fera subir à son effectif un second test samedi 14 janvier à Marrakech, en amical contre le Zimbabwe qui se prépare également pour la CAN égyptienne. Le résultat importe moins que de voir l'effectif mieux en jambes et plus efficace que lors du match contre la RDC. La forte présence du public bahjaoui constituera un stimulant supplémentaire.
Brahim Oubel
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