Par Belaid Bouimid
Le LOSC, où évolue Hicham Aboucherouane, le fils d'Al Aounate et ancien sociétaire du Raja vit un grave problème de stade. Le LOSC a réagi et même violemment, en menant une large campagne contre les responsables politiques de Lille. Diverses actions ont été menées, sur tous les plans, juridique, administratif et médiatique.
Chez nous, on a observé le silence total et intégral, à propos du complexe Mohammed V, qui constitue, désormais, le déshonneur du Maroc et de la ville de Casablanca. En effet, on a payé cher la retransmission de Raja-ESS et cela a continué avec le match du WAC, en Coupe Arabe de la champions league, en donnant une image du Maroc qui est dévalorisante.
Face à ce scandale, le Conseil de la ville a décidé de fermer le complexe Mohammed V, à partir de dimanche prochain, au moment où le Raja a préféré s'exiler à Rabat, pour son match retour de la Coupe Arabe, jeudi en nocturne.
On rappellera que la finale Al Kadam Addahabi a été maintenue au même complexe, le 1er octobre, pour un show où il y aura tout, des vedettes, des jeunes et de l'animation. Mais il manquera un grand absent, à cette occasion, un stade réglementaire, respectable et respectueux des normes exigées par la FIFA !
On va refermer le complexe Mohammed V, mais que de fois ne l'a-t-on fait, pour dépenser des milliards, lors de deux candidatures de Coupe du monde, sans que cela n'ait rien changé à la situation d'un gazon livré à l'improvisation et à l'abandon. Quelqu'un disait que l'entretien s'arrête là où commence le Tiers Monde et on doit reconnaître, malheureusement, que nous faisons partie de cette frange des je-m'en-foutistes, à propos de la restauration, l'entretien et la gestion de nos stades de football.
On va fermer le complexe Mohammed V, de nouveau, mais aura-t-on le courage et les moyens de poser le problème du complexe, en l'intégrant dans son environnement footballistique casablancais ?
Le Conseil de la ville, qui comprend des spécialistes au plus haut niveau, des architectes et des dirigeants de clubs, dont le SG du Wydad, doit ouvrir cette question au débat public, avec des connaisseurs et des experts des stades. Mohamed Sajid le sait et il devrait en débattre, au niveau européen et international, avec l'Association européenne des stades, qui comprend quelques pays méditerranéens, mais pas le Maroc qui a été sollicité à cet effet, il y a quelques années, mais qui a refusé de rejoindre le peloton des stadiers.
En effet, être stadier ou directeur de stade est une spécialité, aussi bien pour la gestion du stade, sa sécurité que son animation. Et puis, il y a une personne qui reste plus qu'indispensable dans cette histoire d'entretien, c'est le «gazonnier», le maître du gazon, quand on n'a pas opté pour le gazon artificiel ou semi-artificiel et qui réclament moins d'entretien. Moins d'entretien, mais l'entretien, lui, est indispensable et exigé par les entreprises, même pour les surfaces en tarton.
Rien ne se fait sans entretien et c'est ce qu'ont exigé tous les constructeurs de nos stades, les Chinois pour le complexe Moulay Abdellah et les Franco-Marocains pour Casablanca. Mais au lieu de privilégier l'entretien, avec un personnel spécialisé et un Monsieur Gazon en chef, on a bradé des complexes qui ont coûté des milliards, contre le refus de l'octroi de budgets limités à des millions et qui n'atteignent pas les 10% des sommes investies à la construction de complexes de football.
Il est vrai que le Département du sport donne l'exemple à Rabat, au complexe Moulay Abdellah, où on accueille l'équipe nationale qui ne paie jamais un rond et dont la facture salée a atteint le million de dirhams de dettes.
C'est d'ailleurs le refus de payer les fameux 15% qui amène l'administration et les collectivités locales à refuser l'entretien !
Mais si on peut le comprendre, dans le cas du championnat où tout le monde devrait passer à la caisse, tel ne devrait pas être le cas à l'occasion des sorties des équipes dans le cadre des compétitions arabes et africaines, avec le Raja et le Wydad, qui représentent, en principe, la ville de Casablanca. Et c'est là où réside le fond du problème: quel doit être le rôle du Raja et du Wydad dans la gestion du complexe Mohammed V, dont ils sont les deux premiers bénéficiaires, tout autant d'ailleurs que la Ligue du Grand Casablanca, qui perçoit une partie des recettes, celle substantielle qui la fait vivre ?
Un débat devrait être engagé dans les meilleurs délais et on ne devrait plus se suffire de la fermeture d'un complexe, qui nous fait tellement mal et qui relève désormais d'un complexe psychanalytiqueŠ et du divan en gazon !
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