Le rendez-vous a été fixé à la gare du Nord, puis direction vers l’un des hauts lieux touristiques de Paris, la Tour Eiffel, bien sûr. Tout au long de l’entretien Hicham Aboucherouane, a toujours été d’humeur égale.
Après Fahmi et Bassir, Lille adopte Aboucherouane
Lille aime décidément beaucoup les Marocains. Fahmi et Bassir sont des anciens de la maison, qui sont partis depuis, alors que Aboucherouane vient d’arriver dans la ville des Dogues. La présence de ce dernier est due à la clairvoyance d’Alain Fiard, ancien entraîneur du Raja de Casablanca, qui a jeté son dévolu sur le milieu gauche marocain.
Arrivé en toute discrétion à Lille, Hicham a finalement fait sa place au sein du club. Il a su séduire rapidement son entraîneur, ses coéquipiers et même le public exigeant de Villeneuve d’Asc. Au point d’acquérir le rôle de joueur-clé tout en s’imposant doucement dans le système de Claude Puel. Sous le commandement de ce dernier, Aboucherouane se révèle et a changé. De nature très discrète, il a pris très rapidement l’habitude de s’investir, tout en étant l’auteur d’une bonne entame. C’est un grand cru, pour le plus grand bonheur des supporters Lillois.
Pour atteindre ce but, Hicham Aboucherouane, savait qu’il n’aura pas beaucoup de temps. Il a dû très vite étaler toute sa classe et qu’il pouvait se rendre indispensable. Une situation qui ne le dérange pas outre mesure, confiant en ses possibilités. «Je suis prévenu, ces matches doivent me permettre de montrer ma valeur et essayer de me faire une place de plus en plus grande. Je suis très content d’intégrer un club comme le LOSC. Ce n’est jamais facile de quitter ses proches. Maintenant, je pense que tout est réuni pour que je me sente bien ici. Je suis également impatient de découvrir la prestigieuse Champions League».
Au poste de milieu gauche depuis son arrivée, il fait déjà preuve de grandes qualités athlétiques et techniques. Alors que ce n’est pas son poste de prédilection. Il est effectivement très bon au pied et à une très bonne lecture du jeu. Il est calme, très discret, humble et a tout ce qu’il faut pour faire une bonne saison.
«Mon rêve, explique-t-il, c’est de briller avec le LOSC puis pourquoi pas dans un autre grand club. Je sais que ce n’est pas évident. En fait, j’espère avoir un bon CV en fin de carrière pour en être satisfait.» Dès le 13 septembre, c’est un autre challenge qui l’attend, la Champions League. Aura t-il la tête dans les étoiles ou restera-t-il les pieds sur terre à l’occasion ?
Mais une chose est sûre : il aura l’opportunité d’étaler toute sa fougue comme un étalon blanc dans l’enceinte du stade de France !
Badou Zaki confond dirigeants du Raja et Aboucherouane
Le tout en attendant peut-être que Badou Zaki l’appelle en sélection, ce qui est un objectif voire un droit pour tout joueur marocain qui en prouve le mérite et en satisfait l’honneur. Mais pour l’instant, et à en croire Aboucherouane, il subit «les frais de la querelle qui oppose l’entraîneur des Lions de l’Atlas à son ancien club».
N’oublions pas qu’il manquait une sélection et une seule à Aboucherouane pour son transfert, en Angleterre, pour plus de 2 milliards. Les rajaouis en veulent pour cela à Badou Zaki.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour l’épanouissement de l’ancien Rajaoui dont le club Lillois constituera certainement sa rampe de lancement, car il reconnaissait après le match contre Toulouse qu’il n’avait «pas pris autant plaisir depuis longtemps».
Aujourd’hui, il a enfin l’occasion de montrer tout son talent dans l’hexagone au plus grand bonheur du LOSC. Hicham Aboucherouane est tout simplement en train de commencer une nouvelle carrière pour progresser encore plus et connaître de nouvelles aventures. Son challenge ne sera pas simple !
Depuis votre arrivée à Lille, la notoriété vous a-t-elle monté à la tête ?
Non, mais si je venais à m’enflammer, je le paierais cher
Sur le terrain, comment communiquez-vous avec vos coéquipiers?
Grâce au langage des signes (rire) vous savez le langage footballistique est universel. Nous trouvons progressivement nos automatismes. J’ai appris quelques mots stratégiques en français. Je prends des cours de français, car je vois que mes partenaires sur le terrain ont envie de parler avec moi, ça me fait plaisir.
Et avec votre entraîneur ?
Il me fait confiance, c’est très important pour moi. J’apprécie que Puel me laisse ma chance. Plus je joue, plus j’ai confiance dans mon jeu.
Que pensez-vous du championnat de France que vous découvrez cette saison ?
Difficile et très rapide, le niveau est élevé, il n’y a pas que 3 à 5 matches importants dans l’année, toutes les rencontres sont importantes.
Ressentez-vous déjà la pression médiatique, ainsi que celle des supporters ?
Pas pour l’instant, peut-être parce que je ne comprends pas encore très bien le français.
Quel regard portez-vous sur l’engouement des supporters Lillois par rapport à ceux de votre ancien club le Raja de Casablanca ?
Il y a deux petites différences, lorsqu’on joue nos rencontres à Villeneuve-d’Ascq, le stade est toujours plein, de plus les clubs de supporters organisent les déplacements à travers toute l’hexagone et ils sont chaque fois plus d’un millier. Autrement l’enthousiasme, l’exaltation sont les mêmes. Sincèrement, si les gens me demandent des autographes, c’est que déjà, ils m’apprécient, c’est qu’ils sont derrière moi. Je prends plaisir à faire rêver les gens, c’est loin d’être désagréable.
Peut on dire que vous avez mis une croix sur la prochaine coupe du monde si le Maroc se qualifiait ?
Au fond de moi-même j’y crois, mais ne pas connaître les raisons de ne pas être appelé en sélection cela me reste en travers de la gorge.
Pensez-vous que les Lions de l’Atlas ont une chance de se qualifier pour le mondial 2006 ?
Je le désire de tout c¦ur, mais pour cela il faudrait que les joueurs puissent élever le niveau de jeu et de s’arracher les tripes. Ce n’est pas facile de jouer la dernière rencontre pour la qualification à l’extérieur. Je leur souhaite bonne chance.
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