Le taekwondo national, fort de sa bonne réputation sur la scène internationale grâce aux exploits de ses pratiquants en coupe et en championnat du monde, ne manque pas d'ambition pour accéder au podium olympique à Athènes (13-29 août).
Les trois représentants marocains à ces jeux, Mounia Bourguig, Mouna Benabderrassoul et Abdelkader Zrouri, sont résolus à aller jusqu'au bout de l'aventure pour préserver une renommée gagnée à force de sueur et de sacrifices.
Quatre années auparavant à Sydney, Mounia Bourguig, ratant de peu le podium avec une cinquième place, Younès Seqqat, Meriem Bidani avaient joué de malchance. Depuis, les combattants nationaux ont acquis suffisamment d'expérience pour espérer bousculer les certitudes et défendre à armes égales leurs chances.
A 29 ans, Mounia Bourguig, la capitaine et leader du groupe, présente une carte de visite riche de quatorze années de service au sein de la sélection nationale et sait qu'elle ne doit nullement laisser filer l'opportunité d'Athènes pour caresser enfin son rêve, faire oublier l'échec de Sydney et ne pas se contenter de ses lauriers des championnat et coupe du Monde.
L'arbitrage est sa seule hantise. "Je suis fin prête et décidée à monter sur le podium à condition que l'arbitrage ne fausse pas le jeu", a déclaré cette mère d'une fille de deux ans et demi qui veut coûte que coûte défendre le taekwondo national dont les combattants ont forcé le respect mondialement en dépit du peu de moyens dont il dispose.
Le palmarès de Bourguig (+ 67 kg) est flatteur avec de nombreux titres et médailles dont celui de vice-championne du monde à Hong Kong en 1999, le bronze des derniers mondiaux en Allemagne et l'or continental au Caire synonyme de qualification pour Athènes mais également des sacres honorifiques de meilleure pratiquante dans plusieurs tournois en plus des compétitions remportées ici et là.
Ce désir de s'illustrer en terre grecque est partagé par sa coéquipière Mouna Benabderrassoul qui fut désignée par la presse nationale meilleure sportive de l'année en 2002. Mouna (- 67 kg), l'une des joueuses prometteuses de la discipline et qui est encadrée par son père, a marché sur les traces de Bourguig particulièrement en coupe et championnat du monde et aux tournois de Canada, d'Allemagne, de Turquie ou lors du championnat d'Afrique.
Ces deux joueuses ont étrenné le taekwondo dès leur plus âge pour en faire leur principal hobby, avant de devenir des championnes estimées un peu partout et que seules les médailles olympiques rassasieront.
Le troisième marocain du voyage, Abdelkader Zrouri, un natif d'Oujda et qui évolue en Belgique, est l'une des références mondiales de cet art martial en étant l'un des quatre meilleurs noms sur la scène internationale qui se disputeront le titre olympique (un Français, un Grec et un Sud-Coréen), selon l'un des deux entraîneurs de l'équipe nationale Hassan Ismaili.
Zrouri, qui évolue dans la catégorie des plus de 80 kg, est le champion continental mais a réalisé un grand exploit lors de l'open de Dubaï aux Emirats Arabes Unis en prenant le dessus sur l'ancien champion du monde le Français Michael Borot et d'autres champions aux tournois de Bonn (Allemagne) et de Bruxelles (Belgique).
Pour ce favori aux premières loges, privé du voyage de Sydney pour cause de blessure au pied lors des qualifications, tout comme pour ses deux coéquipières, la préparation psychique est déterminante dans ce genre de compétitions. Les techniques sont presque identiques de par le monde et seul l'ascendant psychologique peut faire la différence.
Sur les chances des marocains, les deux responsables techniques de la sélection Ismaili et le Sud-Coréen Kim Tchong ne cachent pas leur optimisme sur les fortes probabilités de couronnement des nationaux à Athènes.
Mohamed Benchrif (MAP)
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