DANS LA LEGENDE!
Jamais, depuis Paavo Nurmi en 1924, personne n'était parvenu à doubler 1500 et 5000m aux JO. Ce qui confirme l'ampleur de l'exploit de Hicham El Guerrouj, passé en deux soirées du statut de maudit des Jeux à celui de héros de légende.
Aux oubliettes, l'amer souvenir de sa chute sur le 1500m, en 1996. Evanouie, la douleur de sa deuxième place du 1500 de Sydney derrière Noah Ngeny. Hicham El Guerrouj avait déjà pansé ses blessures, mardi. Samedi, le Marocain a donné dans la chirurgie esthétique, dans le travail de précision en ajoutant à son immense palmarès le titre olympique du 5000.
Hicham était attendu
Il était pourtant attendu, le Marocain. Par Wilson Kipchoge, qui l'avait réglé dans la dernière ligne droite lors des Mondiaux de Paris. Par Kenenisa Bekele, à qui il était également venu des envies de doublé historique après son succès sur le 10T000m, en cours de semaine.
Partie sur un train paisible, la course tarda à s'emballer, même si un Kenyan, Eliud Kipchoge, mène le train. "Quand j'ai vu les temps de passage au 400 m puis au 800 m, je me suis dit: 'Tu vas gagner', commente Hicham. Je crois qu'ils ont fait une grosse erreur. Leur force c'est le rythme, moi, c'est le finish
Un train à sa main
Les Kenyans étaient au courant, pourtant, que plus le train serait lent, plus les chances de Hicham seraient grandes. A mi-chemin, le rythme commença à évoluer, le peloton à se fissurer. Dernier tour, ils ne sont plus que six. Des cadors. Premier en action, Bekele prend une grosse longueur d'avance, mais El Guerrouj est le plus résistant et vient couper la ligne en 13'14''39. Dans sa roue, Kenenisa Bekele, serré de près par Eliud Kipchoge. Les deux grands battus du jour.
Avec le bonheur, ce sont les crampes qui viennent à El Guerrouj. Mollets foudroyés, il lui faudra un bon moment pour récupérer. Puis la satisfaction, profonde, intense, le submerge. "J'ai gagné deux médailles d'or en une semaine. Après être tombé à Atlanta, après avoir perdu à Sydney... Cela a été difficile de se remotiver pour quatre ans, je n'avais plus envie courir. Aujourd'hui, je voulais vraiment gagner. Je dis, le Bon Dieu, il fait les bonnes choses au bon moment. Là, je gagne comme Paavo Nurmi, c'est fabuleux. Je pleure aujourd'hui de bonheur".
Hicham est grand.
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