Finale 1500m ce soir
A 20h40 GMT : Hicham El Guerrouj a rendez-vous avec l’Histoire
Décidément, la tourmente des compétitions fait souvent brouiller les cartes car, en se jouant des scores et des statistiques, elle porte toujours les promesses d'énormes surprises.
On se souvient qu'en 1996, lorsque le nom d'El Guerrouj avait scintillé dans le ciel de l'athlétisme, le futur quadruple champion du monde était déjà donné parmi les grands favoris à remporter le métal précieux du 1500m, au côté de la star algérienne Noureddine Mourceli.
Mais le sort en a décidé autrement et El Guerrouj a été contraint de terminer 11-ème, après une chute imprévue à 400m de la ligne d'arrivée.
Après le trébuchement d'Atlanta, El Guerrouj, à l'image d'un sphinx, renaît de ses cendres et confirme son statut sur les courses de demi-fond: il a battu des records "extraordinaires" et remporté plusieurs distinctions.
Un seul titre manque, désormais, à son escarcelle: l'or olympique qu'il a loupé lors des olympiades de Sydney en faveur du Kenyan Noa Neguine ayant tenu la dragée haute à El Guerrouj en finish.
Quatre année après, El Guerrouj a confirmé sa suprématie sur son épreuve de prédilection le 1500 m, remportant au passage les deux titres mondiaux à Edmonton en 2001 et à Paris en 2003. Il avait également été sacré, à trois reprises successives, meilleur sportif du monde en athlétisme en 2001, 2002 et 2003.
Mais, malgré ses six records et ses nombreux titres, rien ne semble désaltérer la soif insatiable du Marocain pour l'or olympique: "je suis incapable d'expliquer comment j'ai dû rater le titre olympique à deux reprises", a-t-il confié, inconsolable.
Après avoir vu s'évaporer le rêve tant caressé aux éditions de Sydney et d'Atlanta, El Guerrouj n'a désormais qu'un seul objectif: mettre le cap sur l'or athénien avec le souhait que la troisième édition sera la bonne. "Mon voeu le plus cher est d'enlever le métal précieux de cette édition athénienne et essuyer ainsi les chaudes larmes d'Atlanta et de Sydney".
"Je garde de très beaux souvenirs d'Athènes où j'ai été sacré, pour la première fois, champion du monde du 1500m en 1997 et j'espère rééditer cet exploit", a-t-il affirmé.
Et il y a de quoi. Il est un signe de bon augure pour lui que d'assister à la qualification en finale de son compatriote, le jeune Adil El Kaouch, ancien champion du monde des juniors, qui a affiché une bonne prestation au cours de la demi-finale du 1500m.
Avec courage, détermination et beaucoup d'abnégation, El Kaouch a fait une course "suicide" pour desserrer l'étau monté par les trois athlètes espagnols autour d'El Guerrouj, lui permettant ainsi d'être sacré champion du monde pour la deuxième fois consécutive.
Comme n'importe quel autre athlète ayant décroché le ticket final, Adil El Kaouch espère, lui aussi, accéder au podium athénien. "Je ne ménagerai aucun effort pour terminer parmi les trois premiers et j'espère de tout mon coeur que le métal précieux revient à Hicham qui mérite les lauriers de l'Olympe perdus par deux fois. Il serait peu équitable, vu ses performances et ses titres, de voir son palmarès manquer d'un titre olympique", a-t-il souligné.
Après la victoire de la veille dans la première série, Adil El Kaouch a fait un retour en force après deux ans de souffrances suite aux blessures répétées à sa jambe droite, qui a été opérée à deux reprises. Il s'est imposé en tête de sa série, avec un chrono de 3mn 35sec 69/100, devant le Kenyan Bernard Lagat (3:35.84), auteur de la meilleure performance de l'année (1500m) avec un temps de 3mn 35sec 84/100.
Et si les spécialistes de l'athlétisme prévoient que la concurrence sera aussi rude qu'intéressante en finale du 1500m entre El Guerrouj et Lagat, il importe de tenir compte de la présence d'autres outsiders, comme l'Ukrainien Ivan Heshko, médaillé de bronze aux mondiaux de Paris, le Kenyan Isaac Songok ou le Britannique East Michael, révélation de la saison.
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