Finale 1500m ce soir
Ce qu'en pense Bernard LAGAT
Le 3 août dernier à Zurich, une remarquable victoire sur Hicham EL GUERROUJ , quatre fois champion du monde et détenteur du record, a projeté le Kenyan Bernard LAGAT sous le feu des projecteurs.
LAGAT, âgé de 29 ans et originaire de Kapsabet dans la région de Nandi au Kenya, a dépassé le Marocain dans les 50 derniers mètres, réalisant en 3’ 27’’ 40 le 1 500 m le plus rapide de l’année et la dixième performance de tous les temps.
"Je n’étais vraiment pas surpris.", a-t-il récemment déclaré depuis sa base d’entraînement à Tubingen en Allemagne.
"Si vous y réfléchissez, deux semaines plus tôt, j’avais réalisé un 3’ 29 à Paris, puis je suis rentré à la maison et me suis entraîné énormément. A Zurich, je me suis concentré sur cette course. C’était positif d’avoir l’avantage sur les autres concurrents avant les Jeux.
"Donc je n’étais pas surpris. Par contre, j’ai été surpris par le temps. C’est mon meilleur temps de l’année. C’est très rapide. J’ai vraiment été surpris parce que je n’étais pas sûr de pouvoir courir en dessous des 3’ 28 et quand j’ai vu le temps j’ai pensé : "Ouah ! C’est rapide !". "
Cette saison, il a concouru avec un regain de motivation. L’année dernière, le spectre d’un contrôle antidopage positif à l’issue d’un test sanguin à l’EPO planait au-dessus de lui. L’affaire avait finalement été résolue lorsque l’échantillon B n’avait pas confirmé l’échantillon A. Il avait cependant psychologiquement été très touché.
"Ça m’a extrêmement gêné. C’était énorme. Je suis content que tout soit fini. Maintenant je me concentre sur les Jeux Olympiques. C’était négatif. Ça m’a vraiment fait très mal. Je veux me concentrer sur les choses positives et me battre pour la médaille d’or.", a-t-il déclaré.
En mars, LAGAT a remporté haut la main le 3T000 m aux championnats du monde en salle de Budapest, compétition qui faisait partie de sa préparation intense aux Jeux Olympiques. Sa défaite aux épreuves de sélection du Kenya face à Isaac SONGOK âgé de vingt ans ne l’a pas du tout contrarié puisqu’il savait que son entraînement était programmé pour qu’il soit au mieux de sa forme en août.
"J’attends beaucoup des Jeux Olympiques, c’est ce à quoi je pense et ce que j’attends. Je veux remporter l’or.", a-t-il révélé.
"Depuis Sydney où j’ai décroché le bronze, mon rêve est de gagner la médaille d’or. Si Dieu le veut, j’espère obtenir la médaille d’or – quelque chose de mieux que le bronze."
"A Athènes, El GUERROUJ ne sera pas le seul concurrent. Certains s’attendront à ce que je gagne. Je ne veux pas me dire "Oui, je suis le favori.", ça me stresserait inutilement. Je dois courir intelligemment. C’est les Jeux Olympiques. Je dois courir intelligemment pour décrocher la médaille d’or, rester concentré. La pression peut tout gâcher, elle peut te détruire."
Les courses du circuit européen sont loin de celles du championnat lors desquelles il faut garder son sang-froid pendant les trois tours de la compétition. LAGAT dit s’être préparé à tous les scénarios éventuels.
"Le plus souvent, on a l'habitude de courir vite sur le circuit européen grâce aux lièvres. Quand on est aux Jeux Olympiques, c’est la stratégie qui compte. Je suis prêt pour un rythme lent et les stratégies qui vont avec, mais aussi pour un rythme rapide. L’essentiel, c’est d’être prêt à tout, et je dois l’être moi aussi. C’est ce qu’on a travaillé pendant l’entraînement."
Au cours du camp d’entraînement olympique du Kenya qui s’est déroulé à Nairobi pendant dix jours, les entraîneurs ont insisté sur les dernières préparations pour les Jeux. Le moral était bon et l’équipe espère bien mettre un terme à la suprématie de ses voisins éthiopiens sur les courses de demi-fond. Les coureurs kenyans coopéreront-ils lors du 1 500 m ?
"Il n’en est pas question pour le moment. Je suis venue en Europe directement de Nairobi. Si Mike KOSGEI (entraîneur kenyan) avait quelque chose en tête, il me l’aurait dit. Je ne peux rien dire à ce sujet.", a précisé LAGAT.
"SONGOK pourrait gagner et nous pourrions en faire un lièvre. Et Timothy KIPTANUI pourrait gagner et nous pourrions aussi en faire un lièvre. Je ne pense pas que ça marcherait s’il tenait ce rôle. Mais ce sont les entraîneurs qui décident. C’est un devoir national. Si on vous demande de faire quelque chose, vous le faites. Je me souviens qu’à Sydney le Marocain avait aidé son compatriote. Nous sommes des athlètes qui couront individuellement mais si on nous demande d’aider quelqu’un, on le fait."
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