On l'attend
Hicham El Guerrouj, le maudit des JO
Honneurs, titres et records... Hicham El Guerrouj a tout gagné. Sauf une médaille d'or olympique. Ses deux participations, en 1996 et 2000, restent deux des plus mauvais souvenirs de sa carrière.
A Atlanta, en 1996, il tombe. A Sydney en 2000, il se contente de la médaille d'argent. Un véritable crime de lèse-majesté pour le seigneur du 1500 m, recordman du monde de la spécialité.
Hicham El Guerrouj a repris le flambeau des grands coureurs marocains. Dans la lignée de Khalid Skah et de Saïd Aouita, il est le grand homme de la fin du XXe siècle sur le demi-fond, enchaînant records et titres mondiaux.
Né en 1974 dans le nord-ouest du Maroc, à quelques kilomètres de la frontière algérienne, El Guerrouj a un physique longiligne qui le dirige naturellement vers la course à pied.
Sous ses airs de gentil garçon, qui ne jure que par Allah, la famille et son pays, le Marocain devient au fil des années un véritable "tueur des pistes" qui souhaite battre tous les records du 1500 au 5000 m pour établir un règne sans partage.
Impressionné par Aouita, médaillé d'or du 5000 m à Los Angeles, le jeune Hicham veut alors égaler, voire dépasser, son illustre modèle.
"Je n'arrive pas à gérer la pression"
Ambitieux, El Guerrouj reste réaliste et ne veut pas se battre sur tous les fronts en même temps. Il choisit d'abord, après un échec à Atlanta, de se consacrer au 1500 m, au mile et au 2000 m.
En 1999, il affine ses prétentions et part à la chasse aux records sur les deux plus longues de ces distances. Il en profite pour défendre victorieusement son titre mondial du 1500 m en août à Séville. Avant de viser les distances supérieures et de penser à Sydney, où il espérait prendre sa revanche sur sa chute à un tour de l'arrivée du 1500 m des JO d'Atlanta.
Déjà recordman du monde du 1500 m (3 min 26 sec 00) et du mile (3 min 43 sec 13), d'où il a délogé à chaque fois Noureddine Morceli, El Guerrouj prend un troisième record à l'Algérien, celui du 2000 m, en septembre 1999.
Les JO de Sydney devaient être ceux de la consécration.
Grand favori, le Marocain craque. Passé à 20 mètres de la ligne par le Kenyan Noah Ngeny, son dauphin des Mondiaux 1999, il n'a pas les ressources nécessaires. "Je n'arrive pas à gérer la pression. Avant de venir au stade, j'ai commencé à pleurer", reconnaît-il, déçu.
Se remettant à l'entraînement, il conquiert le titre mondial du 1500 m en 2001, avant de se lancer un nouveau défi : faire aussi bien sur 5000 m.
Aux Mondiaux 2003, il y parvient... presque. Champion du monde du 1500 m, devant son ami, le Français Mehdi Baala, il échoue juste derrière le surprenant jeune Kenyan Eliud Kipchoge au 5000 m.
Il ne veut pas d'une pareille mésaventure à Athènes, pour les JO 20004.
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