Si le début du Raja, pour la saison en cours, fut en dents-de-scie, pour le dernier tiers des matchs joués, le club casablancais, par contre, est parmi les trois meilleurs clubs de notre actuel championnat. Cela est-il dû à l’effet « Stambouli » ?
Oui et non. Non parce que la dynamique positive actuelle avait débuté avant même l’arrivée du coach français, oui parce que dès la prise de ses fonctions, Henri Stambouli ne céda pas à la tentation de tout bouleverser. Comme il le déclara sur cette même page, le coach du Raja préfère agir par petites touches afin de conserver une certaine stabilité du groupe. Dès le début donc, il misa sur la continuité du travail effectué par M’hamed Najmi.
Il ne se trompa pas par ailleurs dans sa stratégie. Au fil des journées, le Raja confirme, assure et rassure. Il est de plus en plus convaincant avec un jeu structuré, offensif, prolifique, audacieux... et spectaculaire. Exception faite du « FAR/Raja », match où les Verts oublièrent leur football dans les vestiaires, toutes les sorties du Raja sont gratifiantes.
Le Raja version « Stambouli/Najmi » transforme quasiment toutes ses montées en raids dangereux qui obligent les adversaires à se replier, à jouer bas et à ne procéder que par des contres. Ils n’ont qu’une seule hantise : ne pas encaisser de but. Le jeu des Verts est fondé sur l’attaque et le spectacle. Une seule logique domine : l’offensive et encore l’offensive. Tous les joueurs s’y risquent, tous les joueurs y adhèrent.
L’organisation et l’animation ont pour finalité de permettre aux hommes de Stambouli d’évoluer souvent haut, dans le camp adverse. Les premières relances du gardien Chadli sont destinées à Tajeddine et El Haïmeur.
Arrières latéraux super-offensifs, ils s’appuient immédiatement sur deux médians récupérateurs et ratisseurs (Masloub, Mesbahi ou encore le jeune Daoudi) et sur un médian animateur offensif (Fofana ou Nater). Même le trio axial défensif (Jrindou, Bekkari et Erbati) contribue au mouvement offensif. En permanence , les trois hommes, notamment Erbati, cherchent à faire progresser le ballon vers le coup adverse en écartant le jeu vers les couloirs.
Au Raja, on privilégie le jeu de passes courtes et de triangles habiles. Le longue circulation de la balle donne l’impression que les Verts maîtrisent le jeu. La même organisation permet aux trois lignes de jouer très proches fermant ainsi les espaces libres défensivement tout en empêchant les deux attaquants, Aboucharouane et Bidodane de s’isoler du groupe offensivement.
Face au MCO, les Verts furent dominateurs. Ils adoptèrent un jeu court, efficace et une maîtrise totale aux approches du but oujdi. La défense centrale fut irréprochable dans les duels et généreuse dans la relance. La défense latérale fut ultra offensive. Le joli but de Tajeddine en fut l’illustration. Tajeddine et El Haimeur apportèrent constamment leur soutien aussi bien à la ligne médiane qu’à la ligne offensive. Masloub et Daoudi furent accrocheurs et récupérateurs. Masloub et Fofana, accélérateurs et animateurs. Masloub fut même l’auteur d’un des plus beaux buts marqués jusqu’à la dernière journée.
Il fut aussi passeur sur le 3ème but. Balles au pied, Masloub et Fofana progressèrent par de petites passes et des séries consécutives de dribles. Le premier sur le flanc gauche, le second sur le couloir droit. En attaque, Aboucharouane et Bidodane changèrent souvent de postes laissant apparaître une grande affinité. Ils cherchèrent à jouer l’un près de l’autre afin de déstabiliser les adversaires à l’aide de redoublements, de passes et de pénétrations latérales (Aboucharouane) et axiales (Bidodane).
Avec un style construit, appliqué et spectaculaire en plus, le Raja, version « Stambouli-Najmi » est en train de collectionner les bons résultats pour le plaisir de ses milliers de supporters. Des supporters qui donnent une autre dimension à la prestation des joueurs sur le terrain.
Face au MCO, par exemple, même si les tribunes ne furent pas tout à fait pleines, les seuls présents donnèrent beaucoup de voix, chantèrent et animèrent de la meilleure façon possible la soirée, depuis le début jusqu’à la fin, à la manière des supporters anglais... De belles actions comme celle ayant amené le 3ème but ne peuvent que rendre le football attrayant, lui donnant sa véritable dimension, celle du football spectacle.
Actuellement, on assiste à une certaine osmose entre les joueurs et leurs supporters. La dynamique de la victoire y est pour quelque chose. Espérons que cette communion continuera la plus longtemps possible pour toute la famille rajaouie.
En attendant, le Raja progresse lentement mais sûrement. Son football n’est pas seulement efficace, il est prolifique mais surtout spectaculaire.
A. KITABRI
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