Arrivé à l'âge de 17 ans à Strasbourg, Yacine Abdessadki est devenu un joueur indispensable pour le Racing. Portrait de ce joueur présent au club depuis 6 ans.
Passé de l’ombre à la lumière au cours de la saison, Yacine Abdessadki à connu un parcours réellement atypique, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce jeune espoir venu de Toulon en 1999 sera dans un premier temps et durant de longues saisons un pilier de l’équipe CFA. Difficile à encaisser pour celui qui fut présenté comme un pur talent…
Sa chance, il l’a connue lors de la saison 2000/2001 où il est titularisé pour la première fois. Ce fut un cadeau empoisonné au sein d’une équipe du Racing à la dérive sur le plan sportif. Yacine se noie à l’image du reste du groupe comme par exemple à Bastia où le Racing, menant 1-0 face à une équipe réduite à 10 perdit finalement sévèrement 3-1. Dès lors, retour à la case CFA pour ce joueur qui tomba finalement dans l’oubli, Ivan Hasek ne comptant visiblement pas sur lui.
Sa seconde chance, il la connaîtra à Grenoble, un honorable club de L2 qui obtiendra du Racing son prêt pour une saison. Yacine y accompagnera un certain Thierry Debès, un autre « maudit » du club strasbourgeois. Grenoble effectua au cours de cette 2002/2003 un très bon parcours, non loin des prétendants à la montée et si on parla a l’époque beaucoup des grandes performances de Thierry Debès, le rôle de Yacine dans ce parcours ne fut pas négligeable. Cette saison en Isère fut plus que bénéfique car Yacine y a beaucoup mûri en prenant conscience des valeurs du travail et de la sagesse. C’est finalement à Grenoble que le Franco-Marocain a définitivement pris conscience de ce qu’était le métier de footballeur professionnel. Il y apprend les vertus du repos, de la diététique et toutes les contraintes indispensables à la progression d’un footballeur professionnel.
Pourtant son retour en Alsace fut difficile. Au début de la saison 2003/2004 il rate le bon wagon d’un Racing version Kombouaré conquérant et séduisant. Titularisé en milieu de terrain, il fut l’auteur d’une prestation absolument catastrophique lors de la rencontre à Sochaux. Un match qui sonna pour de nombreux observateurs comme le glas de sa carrière au plus haut niveau. Pourtant il ne baissa pas les bras et continua à travailler dans l’ombre. La roue allait tourner et le Racing, si séduisant en début de saison et miné par les blessures allait glisser dans les profondeurs du classement. L’état d’urgence était décrété la veille du match à Bordeaux et le staff strasbourgeois effectua des chamboulements tant dans la tactique que dans la composition de l’équipe. L’une des surprises du chef fut la titularisation de Yacine au poste… d’arrière latéral ! Un pari gagnant, le joueur fut en effet l’un des éléments de base du sauvetage du Racing, jouant un rôle prépondérant lors du nul à Bordeaux et des victoires si importantes à Lille et Montpellier. En quelques matchs, Yacine semblait avoir gagné une place indiscutable de titulaire dans un rôle totalement nouveau pour lui.
Pourtant tout va très vite en football, dans le bon sens comme dans le mauvais. Elément salvateur au printemps, il fut pris dans la tourmente d’un début de saison catastrophique à la fin de l’été. Le bateau Racing prenait l’eau de partout et Yacine figura parmi les nombreux fantômes de la maison bleue, à l’image de sa prestation calamiteuse face à Toulouse ou les esprits moqueurs ironisèrent sur sa complémentarité et sa parfaite entente avec le Toulousain Stéphane Dalmat. Pourtant la galère n’allait cette fois-ci pas être interminable. Jacky Duguépéroux fut intronisé entraîneur, et ce fut pour le numéro 20 peut être la chance de sa carrière. Le nouvel entraîneur Strasbourgeois gardait en effet en mémoire l’arrivée de ce jeune et talentueux milieu offensif toulonnais. Et pourquoi tout simplement ne pas l’utiliser à son poste d’origine ? Les choses sont parfois si simple en football…
Yacine n’a pas déçu son entraîneur, s’éclatant littéralement au poste de milieu offensif aux cotés de Salim Arrache. Yacine et Salim, les deux hommes du redressement strasbourgeois, les deux révélations de la saison… Il connut son soir de gloire le 20 novembre dernier en étant l’auteur d’un doublé face à Auxerre et regagna une place de titulaire indiscutable.
A l’image du capitaine Cédric Kanté, Yacine Abdessadki a du traverser de longues saisons dans l’ombre. Il commence enfin à confirmer les espoirs qu’il avait jadis laisser entrevoir. Cerise sur le gâteau, il trouve enfin la récompense de ses efforts avec des sélections chez les Lions de l’Atlas, un immense honneur auquel ce fils d’immigrés marocains commence à prendre goût. Il ne reste qu’à souhaiter, pour lui comme pour le Racing, que ses performances s’inscrivent définitivement dans la durée.
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