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Complexe Prince Moulay Abdallah : Le dernier survivant

Source : Le Matin

La dégradation des installations sportives est l'une des grandes préoccupations de nos clubs. Que le grand Raja ou WAC, pour ne citer que ces équipes historiques, soient obligés de chercher un terrain de compétition hors de Casa, a de quoi faire retourner dans sa tombe, Père Jégo. Rabat, la capitale, a vécu le même calvaire, il y a dix ans, ce qui ne veut pas dire qu'elle est actuellement bien lotie.


Bien au contraire ! Le stade du FUS souffre toujours de la précarité de ses installations, celui du Stade Marocain garde jalousement sa petite tribune datant de la 2e guerre mondiale, le terrain du Barid abrite une école de football après la dissolution des sections sportives des PTT, le terrain Yacoub El Mansour se résume en une pelouse accidentée et à un semblant de tribune à ciel ouvert.


Quant au Stade de la Marche Verte de Salé, il sera démoli l'été prochain, dans le cadre du projet d'aménagement de la vallée du Bouregreg. Reste seulement le Complexe Prince Moulay Abdallah, qui a résisté aux vicissitudes des intempéries et à l'action humaine.


Ce complexe, construit en 1999 et inauguré par feu Hassan II en 2004, a servi lors des Jeux Méditerranéens de 1983. Sa conception lui permet d'être évolutif c'est-à-dire abriter d'autres stades pour d'autres disciplines surtout qu'il occupe une étendue de 80 hectares dont 60ha couverts de forêt.


Outre le stade olympique de 47.000 places assises, il comprend également un Palais des Sports (8.000 places), une annexe de football dotée du gazon artificiel, le Centre National d'Athlétisme et le siège de quelques fédérations (Athlétisme, Karaté, Kick boxing, Aviron, Aviation légère).


Le complexe est géré selon le mode autonome et dirigé par une administration composée de trois services (programmation - promotion, administratif - financier et contrôle technique), sous la coupole d'un directeur, Said Izega en l'occurrence. D'après ce dernier, gérer un tel patrimoine d'envergure ne pose pas pour l'instant de problème " du moment que les 84 employés s'investissent avec abnégation, pour essayer de donner la plus belle image de notre pays surtout lors des manifestations internationales ".


Ceci expliquerait pourquoi le gazon n'a pas subi de dégâts. Mais la partie n'est pas gagnée pour autant car le gazon est menacé par la pression des matches, supportables au demeurant durant la période chaude, mais très contre-indiqué pendant la saison hivernale. M. Izega souhaiterait que les clubs " soient compréhensibles " dans l'intérêt de tout le monde. Le complexe n'est pas dédié aux seules équipes de la compétition. Plusieurs associations bénéficient de ses prestations.


Par ailleurs, il dispose de sa propre école pour l'apprentissage de certains sports (football, basket, volley …) Le projet JICA de coopération maroco-japonaise prévoit la mise à disposition du Complexe des spécialistes nippons en arts martiaux et en gymnastique. "Notre action de service public nous impose de fournir des prestations à la hauteur des souhaits de la population " Service public ne veut pas dire cependant gratuité sur toute la ligne.


Les "clients" paient des cotisations fixées par le barème élaboré par l'entité de tutelle. Ces cotisations restent néanmoins symboliques pour la majorité des élèves et associations.


Les lauréats des écoles du Complexe rejoignent les clubs évoluant sous l'égide des fédérations respectives; les moins disposés à faire de la compétition sont tout de même gardés même si leur âge dépasse 16 ans. "On ne peut pas les exclure au risque de les voir errer dans la rue", explique M. Izega. Lieu de formation des jeunes, de compétition et d'administration, le Complexe abrite également des soirées artistiques, des meetings politiques …


Une activité multidirectionnelle qui exige beaucoup de travail et occasionne par conséquent beaucoup de charges, face à un budget très limité.


Ceci signifie que la rentabilisation de cet ouvrage n'est pas et ne sera jamais assurée. Service public et rentabilité financière semblent a priori antinomiques car le Complexe a été construit pour servir uniquement de prestataires de services onéreux pour la pratique du sport pour une frange réduite de la collectivité.


Une activité qui pourrait devenir lucrative avec le changement progressif du mode de vie de la population qui investit davantage dans le créneau des loisirs et de l'entretien de la forme. Un potentiel énorme constitué de ces milliers d'amateurs qui s'entraînent dans la nature. De quoi donner l'eau à la bouche à des investisseurs privés surtout que le Complexe offre une infrastructure sportive de qualité.


Le site peut également abriter une infrastructure commerciale, touristique. Il peut également servir de lieu d'hébergement et de concentration des équipes marocaines et étrangères.


Pour l'instant, la direction du complexe prône la rationalité dans sa gestion, optimisant ses dépenses afin de permettre à ce dernier survivant parmi nos grands stades de continuer à assumer sa mission de service public en attendant le jour où il pourra … s'autofinancer.


Brahim Oubel

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