Ne en 1979 au quartier Sbata à Casablanca, Mohamed Armoumen, l'actuel buteur des FAR avec lesquelles il vient de s'adjuger le championnat du Maroc, doublé du soulier d'or, est un footballeur au destin exceptionnel et qui, du creux de la vague où il a été plongé à cause de certains dirigeants qui l'ont renié et jeté aux orties, il a pu sortir de l'ornière et prouvé qu'il est un joueur aux énormes qualités techniques doté d'une force phénoménale de la nature.
Formé au Raja de Casablanca, aux côtés des Hamid Nater, Abou Zakaria, Nabil Mesloub et Serraj entre autres, Armoumen n'a jamais eu la chance de s'exprimer pleinement au sein de l'équipe qui l'a vu grandir :
«J'ai fait toutes mes classes au Raja de Casablanca et j'aurais aimé y rester et mettre mon talent à ses services. Malheureusement, l'ambiance où j'évoluais était devenue intenable. Vous savez, le public rajaoui est trop exigeant et je fus souvent l'objet de quolibets et, parfois, d'insultes qui m'empêchaient de m'exprimer pleinement. Après deux ans passés aux FAR à titre de prêt et un bref retour au Raja, les dirigeants des deux équipes se sont donc mis d'accord pour que je passe définitivement aux FAR».
Et il faut dire que le jeune Armoumen, à l'instar également de son entraîneur M'hamed Fakhir également rajaoui de pure souche, n'a guère regretté son choix.
« Ici, aux FAR, les joueurs travaillent dans la quiétude, loin de la pression du public. Nous n'avons de compte à rendre à personne si ce n'est à l'entraîneur et à nos dirigeants, ce qui nous permet d'évoluer dans des conditions idéales pour notre continuelle progression».
Hcina, l'adjoint de M'hammed Fakhir, ne tarit par d'éloges à l'égard d'Armoumen.
«C'est un garçon très timide mais qui retrouve toute sa verve et sa plénitude en possession d'un ballon. Doté d'une force colossale, Armoumen est le type même de l'avant-centre moderne. Excellent dribbleur, et possédant une grande vitesse il peut, à lui seul, changer les cours d'une rencontre».
D'ailleurs face au Raja de Casablanca, Armoumen qui avait une revanche à prendre sur ses anciens dirigeants et sur le public rajaoui qui l'avait souvent hué a démontré ce dont il était capable.
Le seul entraîneur du Raja qui lui avait accordé sa confiance fut l'Argentin Oscar Fullone avec lequel il remporta d'ailleurs une super-coupe d'Afrique contre l'Africa Sport et deux titres de champion. Armoumen, encore sous la joie du sacre obtenu à Casablanca, n'en rêve pas moins d'autres consécrations. «Nous sommes encore en lice pour la coupe de la CAF dans laquelle nous espérons faire bonne carrière. Quant à moi, je rêve un jour d'embrasser une carrière professionnelle».
Cœur d'or, Armoumen n'oublie pas d'avoir une pensée pour ses anciens coéquipiers.
«J'espère que la perte du titre n'influera pas sur le rendement des joueurs du Raja face à Al Ahly la semaine prochaine car j'aimerais les voir faire une bonne carrière en ligue des champions». D'un autre côté, Armoumen offre le titre de meilleur buteur à la mémoire de son ami Hicham Zerouali décédé tragiquement en début de saison.
Mustapha Abou Ibadallah
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