Accéder au contenu principal

2010 : pourquoi c'est possible?

Source : Le journal


l y a des dates hautement symboliques. Le timing choisi par les Espagnols pour annoncer leur appui à la candidature marocaine évoque à lui seul l'enjeu de l'organisation au Maroc de la Coupe du monde de football en 2010. C'est le 17 mai 2003, au lendemain des attentats de Casablanca, que l'ancien Premier ministre espagnol J.M Aznar a annoncé publiquement le soutien ibérique au voisin marocain (à l'époque pourtant si peu apprécié).


Si terrorisme et Coupe du monde ne font certes pas bon ménage, en revanche, l'organisation d'un tel événement pourrait couper l'herbe sous les pieds des agents recruteurs de la nébuleuse intégriste internationale.
La Coupe d'Afrique en Tunisie, en février, l'a montré. Les victoires de l'équipe nationale ne semblent avoir été qu'un prétexte. Les explosions de joie, de Casablanca à Oujda, ont reflété l'attente docile dans laquelle vit la rue marocaine (dans d'autres pays, les scènes de liesse finissent souvent par des débordements).


L'hiver dernier, le temps d'une semaine, le football a permis de canaliser les frustrations et de faire sauter les barrières entre le Maroc d'en haut et celui d'en bas. L'organisation de la Coupe du monde, en offrant sur un plateau un projet de société dans lequel pourrait se reconnaître la majorité des Marocains, donne cette opportunité.


Certes, on peut ricaner, expliquer qu'un pays qui place ses espoirs dans une Coupe du monde de football est un pays sans grandes ressources politiques. Mais c'est un fait. Le projet de modernité dont le Roi Mohammed VI semblait être porteur n'a pas encore pris. On aurait pu, en juillet 1999, rêver que le Maroc ressemblerait à la Tunisie des premières années de l'indépendance, où, derrière Bourguiba, s'élevait une Tunisie portée par les idéaux de la modernité. Mais le Roi Mohamed VI n'est pas le président Bourguiba, et la mort du Roi Hassan II n'est pas comparable à la fin du Protectorat français des années 50.


Le discours de modernité des élites marocaines a besoin de s'appuyer sur du concret. Et la Coupe du monde de football l'a permis ailleurs. En 1978, en Argentine, la junte militaire au pouvoir ne s'imaginait pas que l'organisation de cet événement sportif allait permettre d'ouvrir le pays. Ce fut pourtant le cas. En confiant à l'Espagne en 1979, quatre années après la mort de Franco, l'organisation de la Coupe du monde de 1982, la communauté internationale permettait à l'économie ibérique d'accélérer l'intégration de l'Espagne à l'Europe.


C'est pour cela que le Maroc doit, demain, organiser la Coupe du monde. Et en tournant dans les couloirs moquettés de bleu où s'est installée la quinzaine de salariés de Maroc 2010, l'humilité ambiante témoigne de cette prise de conscience. L'enjeu est trop grand pour qu'on perde du temps dans l'esbrouffe.


A la différence des années précédentes, le comité d'organisation de Maroc 2010 a un avantage de taille. Le soutien total du pouvoir marocain, bien que ce dernier préfére rester dans les coulisses. Car même si le Maroc avait soumis par trois fois sa candidature, jamais il ne s'en était donné réellement les moyens. Le Roi Hassan II, relayé par la Fédération marocaine de football avait un principe sacré : la candidature marocaine ne devait comprendre aucun risque. Or remporter une Coupe du monde passe aussi et surtout par le jeu des alliances au sein de la FIFA. Ce qu'a fait l'Afrique du Sud depuis longtemps, et ce qu'a toujours répugné à faire le Maroc.


Pour preuve de l'engagement de l'Etat, les moyens donnés pour pallier cette insuffisance. Le recrutement de cadors de la FIFA (dont Alain Rottemberg qui déclarait à l'agence de presse AFP recevoir une prime de plusieurs millions de dolars en cas de succès du Maroc) vont dans ce sens. Le recrutement d'une équipe permanente de hauts diplômés, contrairement aux années précédentes ,souligne un peu plus l'engagement de l'Etat marocain. Mais pour que le pouvoir prenne fait et cause pour la candidature 2010, il faudra attendre octobre 2003. Car jusque-là, la candidature marocaine fasait sourire.


Ces onze derniers mois, il a fallu reconstruire l'image du Maroc dans les instances du football international. Le "Maroc des maquettes", dont se gaussaient les détracteurs du Royaume lors des précédentes candidatures, a laissé place, au lendemain de la visite technique de la FIFA en octobre dernier, à un Maroc capable de faire face la tête haute à la concurrence.


Pour preuve, la réaction de la presse sud-africaine devenue subitement plus agressive à l'égard d'un concurrent qu'elle avait fini par ne plus prendre en compte. La team marocaine qui avait passé l'été à plancher sur le dossier technique, déposé le 30 septembre à Zurich, reprend du galon. Car, à l'échelle nationale, à l'époque, on n'y croyait pas trop. Les enquêtes d'opinion avaient souligné à quel point les Marocains étaient sceptiques. La majorité des Casablancais de 18-35 ans interrogés le 29 août 2003 par le cabinet de marketing LMS se déclaraient "peu confiants dans la capacité du Maroc à organiser cet événement", d'autant, argumentait-on, que "le gouvernement ne fournit aucun effort pour que le dossier de candidature soit à la hauteur".


Mais fallait-il pour autant communiquer sur les moyens que s'est donnés le Maroc pour pouvoir repartir de Zurich le 15 mai prochain victorieux ? Car la perspective de l'organisation de la Coupe du monde ne doit pas être une machine à fabriquer les rêves. Les déclarations tonitruantes sur la découverte du pétrole ont échaudé ce type de tentative.


Dans le cas où le Maroc remporterait l'organisation de la Coupe du monde, il ne faut pas imaginer non plus que ce sera la panacée. Ce sera en revanche l'opportunité d'un second départ pour le nouveau règne. Pour être pérenne, la mise à niveau du pays, en termes d'infrastructures économiques et sanitaires, qui en résultera devra s'accompagner d'une vraie libéralisation de l'économie marocaine. La transparence dans les années qui précèderont 2010 en sera la garantie.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Botola Pro, programme de la 10e journée

Le programme de la 10e journée de la Botola Pro sera comme suit : Samedi 03/12/2011 15H00 FUS 2 - 0 RCA au COMPLEXE SPORTIF PRINCE MOULAY ABDELLAH - RABAT Dimanche 04/12/2011 14H30 JSM 0 - 1 FAR au STADE M. LAGHDAF - LAAYOUNE 15H00 DHJ 0 - 0 KAC au TERRAIN EL ABDI - EL JADIDA 16h30 OCK 0 - 1 HUSA COMPLEXE OCP - KHOURIBGA Lundi 05/12/2011 15H00 MAT - CRA au STADE SANIAT RMEL - TETOUANE 15h00 IZK - CODM au STADE 18 NOVEMBRE - KHEMISET Mardi 06/12/2011 15H00 WAF - OCS au COMPLEXE SPORTIF  DE FES - FES WAC - MAS Reporté pour cause de finale de la coupe de la CAF COMPLEXE SPORTIF MOHAMMED VCASABLANCA

Botola Pro 9e journée : Le FUS creuse l'écart

Les matchs de la neuvième journée de la Botola Pro ont été joués entre dimanche 27 et mercredi 30 novembre. En haut du tableau, le Fath creuse l'écart avec ses poursuivants, le FUS a remporté la rencontre qui l'a opposé à la Hassania d'Agadir au stade Al Inbiâat sur le score de 1 - 2, Badr Kachani a ouvert la marque à la 38e pour les visiteurs qui ont été rattrapés à la 74e sur un penalty transformé par Mourad Batana, les leaders du championnat ont maintenu leur pression sur le but des joueurs soussis, et ont réussi à mener au score à la dernière minute du temps réglementaire grâce à un but de Mourad Benchrifa. Son poursuivant direct le CRA de son coté a chuté  à domicile face à l'OCK sur le score de 0 - 2. La bonne affaire de la semaine a été réalisée par le Moghreb de Tetouan qui s'est hissé à la deuxième place après avoir remporté trois précieux points sur la pelouse du complexe Moulay Abdallah face aux FAR grâce à un but marqué par Abdeladim Khadrouf à la 61e...

Stage de détection des jeunes talents pour l'équipe nationale

Source : MAP Cinquante quatre jeunes joueurs participeront à un stage au Centre national de football Maâmoura du 30 janvier au 03 février, avec pour objectif de détecter de nouveaux joueurs capables de renforcer l'équipe nationale des moins de 16 ans. Ce stage de détection-rattrapage sera animé par six cadres nationaux sous la supervision du directeur technique national Jean-Pierre Morlans et l'entraineur national Abdellah El Idrissi. Les joueurs bénéficiaires (nés en 1994) sont proposés par les clubs et les ligues régionales. Cette opération permettra la sélection de 10 joueurs devant rallier les 24 constituant l'effectif qui avait participé au tournoi de l'Union nord-africaine (UNAF) pour un autre stage prévu du 3 au 7 février à Maâmoura.