Un dialogue de sourds s'est instauré depuis deux jours entre la Fédération internationale de football (FIFA) et la Tunisie, candidate pour coorganiser le Mondial-2010 avec la Libye, dans un dossier qui pourtant, et de l'avis de tous, n'a aucune chance d'être retenu.
Tandis que la Tunisie a affirmé samedi qu'elle ne retirerait pas son dossier malgré le rejet d'une coorganisation par la FIFA, le patron du football mondial, Joseph Blatter, a déclaré dimanche à l'AFP que la Tunisie avait menacé de retirer sa candidature si son projet de coorganisation était refusé.
"J'ai reçu une lettre de la Fédération tunisienne (RTF), jeudi, avant mon départ pour Kuala Lumpur pour les cérémonies du 50e anniversaire de la Confédération asiatique (AFC). Dans ce courrier, la FTF m'informait qu'elle serait candidate seulement si sa candidature conjointe avec la Libye était jugée acceptable", a indiqué le président de la FIFA.
Il a précisé avoir alors appelé le président de la Fédération tunisienne, Hamouda Ben Ammar, pour lui rappeler que "les statuts de la FIFA ne prévoyaient pas de coorganisation en cas de candidatures individuelles répondant au cahier des charges".
"Le président Ben Ammar m'a alors répondu: +Dans ce cas, nous ne serons pas présents à Zurich+", a ajouté Joseph Blatter qui a demandé à son interlocuteur de lui confirmer cette décision par écrit.
Dimanche, aucune lettre n'était encore arrivée au siège de la FIFA à Zurich (Suisse).
Gaspillage
Le comité exécutif de la FIFA doit choisir le 15 mai à Zurich entre cinq pays ayant proposé d'accueillir le tournoi après avoir organisé une dernière audition des candidats le 14 mai.
Le rapport d'inspection de la FIFA publié mardi dernier a présenté l'Afrique du Sud comme favorite, devant l'Egypte et le Maroc, pour l'organisation de la première Coupe du monde qui se disputera sur le continent africain.
Côté tunisien, une source autorisée de la FTF affirmait samedi que des propositions avaient été émises en réponse aux réserves de la FIFA concernant la coorganisation.
"Il n'est pas question de retrait, et la Tunisie maintient son dossier de coorganisation", ce projet, même si ses chances d'aboutir sont nulles, n'ayant pas été "formellement" rejeté par la FIFA, expliquait-on également de source responsable proche du comité de candidature.
Lors de la présentation du dossier à la FIFA, le 30 septembre dernier, Hamouda Ben Ammar avait souhaité pouvoir "démontrer qu'à travers le football, l'unité et la coopération ne sont pas de vains mots".
Il avait fait valoir qu'une "organisation commune permettrait d'éviter au continent africain des dépenses irréalistes et un gaspillage qui est aujourd'hui un des fléaux de la planète".
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