Source : Le journal
l est expert de la gouvernance footballistique mondiale, grand connaisseur du football africain, et préfère parler sous couvert d'anonymat dès qu'il s'agit de parler lobbying et FIFA. Pour lui, depuis Tunis et la coupe d'afrique 2004, "le match pour l'organisation de la Coupe du monde de football de 2010 se joue entre l'Afrique du Sud et le Maroc. Et les deux candidats sont au coude à coude". Dans les derniers 15 jours qui séparent de l'échance zurichoise, la qualité du lobbying, plus que la qualité du dossier technique, départagera les deux candidats. Si l'Afrique du Sud, depuis quatre ans en campagne, excelle dans ce domaine, le Maroc, qui avait baissé les bras depuis l'échec de 2000, a fait beaucoup pour rattraper son retard.
Dans la note remise au gouvernement sur l'état d'avancement de la candidature marocaine par l'équipe dirigée par Saâd Kettani, la stratégie de lobbying se dessine entre les lignes. Une candidature discrète, sans esbrouffe médiatique mais avec comme principale cible les 24 votants. In fine, ce seront en effet les seuls à décider dans l'isoloir. Peu de grandes campagnes médias donc, mais une multiplication des rencontres bilatérales avec les 24 membres du Comité exécutif de la FIFA.
L'exercice est d'autant plus convaincant que le Royaume bénéficie de solides appuis. "A Tunis, lors de la CAN, tous les analystes et observateurs assuraient que la France était derrière la candidature marocaine, mais personne ne pouvait le démontrer", explique cet expert qui précise : "la discrétion est le signe d'un lobbying réussi". Car il n'y a pas que Michel Platini ou Jacques Chirac pour défendre le dossier Maroc. Les connexions entre les milieux d'affaires français et marocains font très probablement des réseaux économiques de bons défenseurs du dossier Maroc. Car, l'organisation d'une Coupe du monde ne relève pas que de bon sentiments. Dans cette opération, la FIFA y joue son équilibre financier. La sécuriser sur la réussite financière de l'opération est un atout de poids. La France comme l'Espagne, tant par leur proximité que par leur implantation au Maroc, ont elles aussi gros à gagner si jamais leur voisin méditerranéen remportait "2010". Il est donc très probable que dans les coulisses les pressions de grands groupes économiques et financiers puissent aussi avoir voix au chapitre dans la décision finale de quelques votants.
L'argument économique devrait venir compenser une des limites de la stratégie marocaine. Bien que porté candidat depuis 1991, le Royaume ne s'est jamais inscrit dans la logique politique propre à la FIFA. Car l'echiquier du football mondial a sa propre gouvernance, avec ses échéances politiques (le renouvellement de la présidence), et ses "partis", sorte d'écurie présidentielle qui fait que, très tôt, une fédération choisit son homme. De ce point de vue, la stratégie sud-africaine est claire et ancienne. Très tôt elle s'est alignée derrière Joseph Blatter.
En revanche, la Fédération marocaine de football n'a jamais cherché à construire de discours politique au sein de la FIFA.
Elle a obéit à une seule logique : la neutralité, la consigne étant de ne se mettre personne à dos. Mais par ricochet, le Maroc n'a pas construit d'alliances. Or un comité de candidature ne fait qu'animer durant un an un dossier technique, le reste se joue dans les coulisses de la FIFA. C'est d'ailleurs ce qui avait pénalisé jusque-là les candidatures précédentes. D'autant qu'en 1998, lors du renouvellement de la présidence, le Maroc, dans la lignée de la Confédération africaine de football, appuyait le candidat européen, Johansson. Mais à quelques jours de l'élection, la France, sous la pression de Michel Platini, a demandé au Maroc de soutenir Blatter qui comptait en la personne de Michel Platini un allié de taille. Le Royaume s'est exécuté mais la contrepartie a été la méfiance par la suite de l'écurie européenne et africaine. Et le ralliement tardif à la cause Blatter (homme clef) n'a pas permis de s'assurer de son soutien inconditionnel, notamment en 2000. Cet aspect trivial est à prendre en compte car le 15 mai, ce sont des individus qui voteront, individus qui ont leur propre agenda dans lequel ne doivent pas être sous-estimés les petits calculs personnels.
Mais pour pallier à cette insuffisance, la candidature marocaine est cette fois appuyée par des cadors du football mondial, experts des rouages de la FIFA. Alan Rothenberg, Alan Lamber, et autres sont les sésames marocains dans les arcanes du Comité exécutif de la FIFA. Lorsque Saâd Kettani a pris ses fonctions en mai 2003 à la tête de Maroc 2010, la première chose à laquelle il s'est attelé a été d'éplucher le rapport d'inspection de la FIFA sur le dossier Maroc 2006. Une des critiques portait sur l'absence de conseillers internationaux dans la team marocaine Maroc 2006. L'auteur du rapport n'était autre qu'Alan Rothenberg. Aujourd'hui, c'est une des chevilles ouvrières dans la statégie de lobbying marocain.
l est expert de la gouvernance footballistique mondiale, grand connaisseur du football africain, et préfère parler sous couvert d'anonymat dès qu'il s'agit de parler lobbying et FIFA. Pour lui, depuis Tunis et la coupe d'afrique 2004, "le match pour l'organisation de la Coupe du monde de football de 2010 se joue entre l'Afrique du Sud et le Maroc. Et les deux candidats sont au coude à coude". Dans les derniers 15 jours qui séparent de l'échance zurichoise, la qualité du lobbying, plus que la qualité du dossier technique, départagera les deux candidats. Si l'Afrique du Sud, depuis quatre ans en campagne, excelle dans ce domaine, le Maroc, qui avait baissé les bras depuis l'échec de 2000, a fait beaucoup pour rattraper son retard.
Dans la note remise au gouvernement sur l'état d'avancement de la candidature marocaine par l'équipe dirigée par Saâd Kettani, la stratégie de lobbying se dessine entre les lignes. Une candidature discrète, sans esbrouffe médiatique mais avec comme principale cible les 24 votants. In fine, ce seront en effet les seuls à décider dans l'isoloir. Peu de grandes campagnes médias donc, mais une multiplication des rencontres bilatérales avec les 24 membres du Comité exécutif de la FIFA.
L'exercice est d'autant plus convaincant que le Royaume bénéficie de solides appuis. "A Tunis, lors de la CAN, tous les analystes et observateurs assuraient que la France était derrière la candidature marocaine, mais personne ne pouvait le démontrer", explique cet expert qui précise : "la discrétion est le signe d'un lobbying réussi". Car il n'y a pas que Michel Platini ou Jacques Chirac pour défendre le dossier Maroc. Les connexions entre les milieux d'affaires français et marocains font très probablement des réseaux économiques de bons défenseurs du dossier Maroc. Car, l'organisation d'une Coupe du monde ne relève pas que de bon sentiments. Dans cette opération, la FIFA y joue son équilibre financier. La sécuriser sur la réussite financière de l'opération est un atout de poids. La France comme l'Espagne, tant par leur proximité que par leur implantation au Maroc, ont elles aussi gros à gagner si jamais leur voisin méditerranéen remportait "2010". Il est donc très probable que dans les coulisses les pressions de grands groupes économiques et financiers puissent aussi avoir voix au chapitre dans la décision finale de quelques votants.
L'argument économique devrait venir compenser une des limites de la stratégie marocaine. Bien que porté candidat depuis 1991, le Royaume ne s'est jamais inscrit dans la logique politique propre à la FIFA. Car l'echiquier du football mondial a sa propre gouvernance, avec ses échéances politiques (le renouvellement de la présidence), et ses "partis", sorte d'écurie présidentielle qui fait que, très tôt, une fédération choisit son homme. De ce point de vue, la stratégie sud-africaine est claire et ancienne. Très tôt elle s'est alignée derrière Joseph Blatter.
En revanche, la Fédération marocaine de football n'a jamais cherché à construire de discours politique au sein de la FIFA.
Elle a obéit à une seule logique : la neutralité, la consigne étant de ne se mettre personne à dos. Mais par ricochet, le Maroc n'a pas construit d'alliances. Or un comité de candidature ne fait qu'animer durant un an un dossier technique, le reste se joue dans les coulisses de la FIFA. C'est d'ailleurs ce qui avait pénalisé jusque-là les candidatures précédentes. D'autant qu'en 1998, lors du renouvellement de la présidence, le Maroc, dans la lignée de la Confédération africaine de football, appuyait le candidat européen, Johansson. Mais à quelques jours de l'élection, la France, sous la pression de Michel Platini, a demandé au Maroc de soutenir Blatter qui comptait en la personne de Michel Platini un allié de taille. Le Royaume s'est exécuté mais la contrepartie a été la méfiance par la suite de l'écurie européenne et africaine. Et le ralliement tardif à la cause Blatter (homme clef) n'a pas permis de s'assurer de son soutien inconditionnel, notamment en 2000. Cet aspect trivial est à prendre en compte car le 15 mai, ce sont des individus qui voteront, individus qui ont leur propre agenda dans lequel ne doivent pas être sous-estimés les petits calculs personnels.
Mais pour pallier à cette insuffisance, la candidature marocaine est cette fois appuyée par des cadors du football mondial, experts des rouages de la FIFA. Alan Rothenberg, Alan Lamber, et autres sont les sésames marocains dans les arcanes du Comité exécutif de la FIFA. Lorsque Saâd Kettani a pris ses fonctions en mai 2003 à la tête de Maroc 2010, la première chose à laquelle il s'est attelé a été d'éplucher le rapport d'inspection de la FIFA sur le dossier Maroc 2006. Une des critiques portait sur l'absence de conseillers internationaux dans la team marocaine Maroc 2006. L'auteur du rapport n'était autre qu'Alan Rothenberg. Aujourd'hui, c'est une des chevilles ouvrières dans la statégie de lobbying marocain.
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