Décidément, les Marocains resteront toujours de grands sentimentaux et souvent, ils ne s’en cachent pas. Souvenez-vous que quelques minutes à peine après la présentation du dossier marocain et après avoir vu celui des autres candidats,
certains ne faisaient plus mystère d’une victoire marocaine plus que promise, alors qu’on ne savait pas encore si notre pays devait compter sur la fidélité d’alliés volages ou seulement sur l’attitude plus ou moins bienveillante d’une poignée d’obligés. Et paf !
La décision de la FIFA d’octroyer la Coupe du Monde à l’Afrique du Sud a non seulement provoqué un drôle de séisme, mais elle est venue nous rappeler qu’on s’était fait à travers le rapport des experts et de l’article de Sunday Times une certaine idée de l’Afrique du Sud en oubliant que les critères d’attribution restaient mal définis, très complexes et qu’on trouve, souvent, suprêmement désagréables d’avoir à les reconsidérer.
Aujourd’hui, on est à peu près sûr que ceux qui nous ont sanctionné, ont fait une autre lecture de notre candidature que les arguments de l’histoire footballistique, des traditions, l’avant-gardisme, la proximité de l’Europe, le climat, la sécurité, les garanties financières, le football sans frontières n’ont pas tenu contre le charisme « requinqué » d’un « patriarche » au couchant de sa vie, mais qui reste une vraie « valeur de refuge » pour les Sud-Africains et les « frappes chirurgicales » du patron de la FIFA.
Joseph Blatter avec son flegme légendaire et sa mine embarrassée des grands jours, savait donc depuis fort longtemps la destination finale du Mondial 2010 et que le « show » du samedi n’était qu’une amusette qui n’amuse plus personne et à laquelle on se devait malheureusement et à notre corps défendant de participer.
Le Maroc l’a fait de la plus belle des manières. Notre pays qui a beaucoup activé, pas mal dérangé, a aujourd’hui meilleure allure et c’est déjà la plus belle des victoires.
Le patron de la FIFA, lui n’en tirera aucune gloriole en restant dans les annales comme celui qui a donné la première Coupe du Monde sur une terre africaine sans l’aval et sans le « blanc-seing » de rigueur des votants africains. Et l’on se demande même si le fait de cautionner un pays où il n’est pas rassurant de sortir après le coucher du soleil, où le Sida n’est pas considéré comme le seul « coupe-gorge », où la gabegie n’est pas un vain mot, la FIFA n’est pas en train de se faire, hara-kiri, car rien ne dit que les promesses formulées ne prendraient pas la tangente à défaut de prendre le cap.
Le Maroc drapé dignement dans ses certitudes, fair-play dans la défaite et revigoré par la synergie créée autour du projet Marocco 2010 ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et se doit de relever un autre challenge, celui de remporter cette même Coupe du Monde, mais cette fois-ci sur le terrain. Morocco 2010 a encore de beaux jours devant lui. Pour cela, il va falloir se serrer les coudes.
Mohamed AMZIL
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