L’absence du 2ème tour de scrutin n’est pas innocente
L’Egypte a-t-elle vraiment eu zéro voix ? / Qui a contrôlé le dépouillement du vote ?
Peut-être que c’est Fontaine qui a tout compris. Et surtout a bien résumé les choses...
Très amer, le meilleur buteur d’une phase finale en Coupe du Monde, qui s’est toujours tenu aux côtés du Maroc, son pays natal, a eu des mots magiques pour dire toute sa tristesse et sa déception « si j’avais su que la FIFA ne tenait plus compte du football, j’aurai postulé pour être Prix Nobel, mais je ne suis que le meilleur buteur ».
Allusion claire aux trois Prix Nobel sud-africains présents à Zurich...
Et Fontaine de continuer : « Dans le film présenté vendredi après-midi par l’Afrique du Sud, il y avait une seule séquence de football, tout le reste était politique. La FIFA s’est éloignée de sa raison d’être ».
L’Afrique du Sud, que beaucoup d’observateurs mondiaux associent à l’image de Mandela au point de confondre le charisme du second avec la situation réelle du pays, était à Zurich en terre conquise.
Le patron de la FIFA qui avait promis la Coupe du Monde n’avait plus à cacher son soutien, et se permit même de dîner avec Mandela, vendredi soir. Un signal plus fort que celui-là, on n’en voit pas. Vendredi matin, Blatter avait posé la première pierre du nouveau siège de la FIFA. De tous les 300 Marocains présents à Zurich, personne n’a assisté à cette cérémonie...
Blatter remarquant cette absence a eu un sourire entendu...
Il savait que notre naïveté, et notre inexpérience lui faciliteraient les choses, surtout qu’il avait tout fait pour rendre les candidatures arabes peu crédibles.
4 pays candidats, et à la fin il n’en retient qu’un seul...
Il savait bien Blatter, en vieux renard, qu’aucune des candidatures, à part celle du Maroc, ne tenait la route. Mais il les a soutenues, gonflées, encouragées, voire carrément propulsées aux tous premiers plans (voir le rapport technique) avant de les liquider d’un revers de main, au dernier moment.
Mais leur effet négatif avait déjà plombé notre candidature.
Le staff administratif de la FIFA, glissait des petites phrases du genre « Voyez, même les plus proches voisins du Maroc ne lui font pas confiance, si cela était, ils l’auraient laissé se présenter seul ». Avant de revenir sur le travail de sape de Blatter, insistons un peu sur les bévues de l’équipe Maroc 2010. La principale erreur est d’avoir laissé le champ libre en Europe. Tout content du soutien de la France et de l’Espagne, on n’a pas assez investi sur le Suédois Johanssen et sur le Russe.
Il fallait absolument avoir en Europe, les voix « roue de secours » qui viendraient pallier à la défaillance quasi certaine du concafien Warner...
Ses trois voix parties, en dernière minute, chez Blatter, pardon, chez l’Afrique du Sud, nous ont fait mal. Or comment Rothenberg pouvait-il ignorer que Jack Warner était tout sauf fiable ? ? ?
On raconte et cela nous a été confirmé que Hayatou voyant Blatter ne pas quitter d’une semelle Mandela, a téléphoné aux Marocains pour leur dire « Est-ce que vous avez sécurisé les voix de la Concacaf ? »
On a fait trop d’investissement vers les pays d’Amérique (1 million de dollars et quelque pour que l’Argentine joue avec nous à Casablanca par exemple) et rien vers le continent européen. La seconde erreur due à notre naïveté, est de ne pas nous être fait représentés lors du dépouillement des voix.
Et l’Egypte, au lieu de démolir ceux qui ont travaillé pour sa campagne, devrait demander pourquoi a-t-elle eu zéro voix ?
Comment quatre pays arabes ont-ils pu se faire manipuler de la sorte ?
Comment Blatter, répétons-le, va-t-il aujourd’hui se comporter face aux Saoudiens, qui soutenaient le Maroc, et à qui il doit beaucoup ?
Comment Hayatou va-t-il siéger à la CAF au Caire ?
Comment cette CAF va t-elle se rendre en Afrique du Sud, alors qu’elle n’a pas voté pour elle ? On aura les réponses, très vite, car demain mercredi à Paris, il y aura une réunion du Comité exécutif de la CAF.
Jeudi, toujours à Paris, à l’occasion du centenaire de la FIFA, le Comité exécutif de Blatter se réunira. Dans quelle ambiance et de surcroît au pays de Chirac qui, lui, s’est engagé pour nous et qui est, comme nous, très déçu.
Mais Blatter qui se prend pour un grand chef d’Etat, (il appelle la FIFA son « gouvernement ») saura trouver les mots qu’il faut, et il s’en sortira avec le sourire.
Blatter à 70 ans, maître du football mondial, ne rêve plus que d’une chose.
Devenir le prochain Prix Nobel de la Paix.
C’est pour cela qu’il a été fasciné par le pays de Mandela.
Et comme l’académie Nobel décerne ses prix à Stockholm en Suède dans la patrie de Johanssen, ... Il est inutile de vous faire un dessin.
Vive la politique.
Et tant pis pour le football.
Najib SALMI
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